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27/06/2008

CAMEROUN - Dix personnes égorgées par des coupeurs de route

Enlevés depuis près d'un mois, dix camerounais ont été retrouvés sans vie en territoire tchadien samedi dernier. La partie de chasse organisée samedi par les chasseurs des localités de Mbitou, Pitoa et Sa'adong, dans l'arrondissement de Taibong, département du Mayo-Kani, s'est brutalement interrompue. Alors que les jeunes chasseurs fouinaient l'immense savane boisée entre le Tchad et le Cameroun, ils ont fait une découverte macabre. Alignés les uns à côté des autres, dix villageois, tous éleveurs et fils d'éleveurs, enlevés depuis plus d'un mois, sont retrouvés morts. Selon Pierre Fekwa qui faisait partie de l'expédition, ils auraient été tués depuis au moins dix jours, les corps étant en état de putréfaction très avancée. La consternation générale a gagné les habitants des villages de Sa'adong et de Pitoa d'où sont originaires les victimes. Avant-hier dimanche, chaque famille cherchait à récupérer les restes des siens, constitués en partie d'ossements pour inhumation.

Tout commence il y a un mois lorsque des coupeurs de route font irruption nuitamment dans les villages de Pitoa et de Sa'adong, à une quarantaine de kilomètres de Kaélé. Ils enlèvent 15 personnes, essentiellement des éleveurs et des enfants d'éleveurs et prennent la direction de la brousse entre le Cameroun et le Tchad. Ils exigent de fortes rançons allant de 2 à 4 millions de F par personne enlevée. Quelques jours après, ils libèrent au compte-gouttes cinq personnes pour venir transmettre leurs exigences. Pendant que les familles s'organisaient à rassembler les sommes ainsi demandées, les éléments du Bataillon d'intervention rapide (BIR) mettent en place un plan visant à démanteler le gang et à libérer les otages. Mais les ravisseurs seront vite mis au courant de l'opération militaire tchado-camerounaise. Ils changent vite le lieu de leur cachette. C'est donc suite à ces actions infructueuses des militaires camerounais et tchadiens qu'ils ont décidé d'abattre froidement leurs otages.

C'est la troisième fois en l'espace de quelques mois que les coupeurs de route opèrent dans ces localités. En mars dernier, ils ont enlevé nuitamment deux épouses et deux enfants d'un grand éleveur de la zone en exigeant une rançon de 7 millions de francs. C'est grâce à l'intervention des militaires tchadiens qu'ils ont relâché les otages. En février, le village voisin de Mbitou a été l'objet d'une attaque des coupeurs de route.

Depuis lors, les habitants de cette contrée ont perdu le sommeil. A la nuit tombée, hommes femmes et enfants abandonnent leurs domiciles et partent dormir dans la brousse de peur d'être enlevés. Beaucoup d'habitants pensent quitter la zone pour aller s'établir ailleurs. D'autres cherchent tout simplement à se délester des troupeaux de bêtes pour éviter les ennuis. Plus grave, ces bandits opéreraient grâce à la complicité des enfants du village qui officient comme bergers à la frontière entre les deux pays ce qui rend difficile toute action de prévention par les forces de l'ordre.

Source : Cameroon Tribune

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