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28/06/2008

SENEGAL - Comment un Sénégalais a été dénoncé à la police par une assistante sociale

Il est très rare qu’une assistante sociale viole son secret professionnel, même si la loi l’y autorise. En France, ce clandestin sénégalais en sera la première victime. En effet, une assistance sociale française de Besançon a dénoncé un Sénégalais sans papier à la police. L’information a été donnée par Le Monde dans son édition Internet d’hier. Ce Sénégalais vit dans la clandestinité chez sa demi-sœur. Il a été arrêté après la dénonciation, puis libéré.

(Correspondant permanent à Paris) - Un Sénégalais sans papier de Besançon a été dénoncé à la police par une assistance sociale de nationalité française. L’information a été donnée, hier, par le quotidien français Le Monde dans son édition Internet. Selon ce journal, cette assistance sociale qui ‘se nomme B. H. (…) s'est rendue, le 10 juin, à 11 h 15, au poste de police, établir un Pv de dénonciation’. ‘Je suis venue vous dénoncer la situation administrative clandestine d'un ressortissant sénégalais qui vit à Besançon’, écrit Le Monde relatant les propos d’un brigadier chef. Celui-ci a consigné les propos de B. H. dans un procès-verbal. Dans le cadre de son travail, elle dit avoir rencontré ‘par hasard’, chez une dame dont les quatre enfants bénéficient d'une mesure de protection éducative du juge des enfants, ‘un individu inconnu’. Au policier, elle a précisé : ‘J'ai appris au hasard des discussions qu'il n'avait pas de titre de séjour et vivait de façon clandestine en France, et à la charge de Mme B.’, rapporte le quotidien français qui paraît le soir. Avant de dresser son portrait : ‘C'est un individu de 22 ans, mesurant 1,80 m, portant des lunettes de vue rondes en métal, cheveux crépus très courts, toujours bien habillé, parlant un français très châtié. Il dort le matin jusqu'à 12 h au moins et sort peu de peur d'être contrôlé par la police. Il arriverait d'Italie’, lit-on dans Le Monde qui ajoute qu’à ‘11 h 35, B. H. n'avait ‘rien d'autre à ajouter’ ; elle a cosigné le procès-verbal et a quitté le poste de police’.
Qu’en pense Mme B. chez qui habite ce Sénégalais ? On ne le saura pas, car l’assistance sociale préviendra, en ce terme, le policier chargé de recueillir ses propos : ‘De peur de représailles, ma protégée ne répondra pas à vos convocations ni même à vos questions.’ Pourtant, sa protégée est la demi-sœur du Sénégalais qu’elle dénonce. Selon l’assistante sociale, le jeune sénégalais vit toujours chez sa demi-sœur au moment où elle le dénonçait. ‘Quinze jours après ma découverte, il vit toujours au 7 rue de ..., appartement 11, 3e étage’.

Selon Le Monde, ce clandestin sénégalais avait comparu lundi 23 juin dernier devant le juge des libertés du tribunal de Besançon, à la demande du préfet qui souhaitait prolonger de quinze jours son placement en centre de rétention. Car ‘l'homme avait été interpellé après la dénonciation de B. H. avant d’être de nouveau libre aujourd'hui’, souligne le canard.

Le code de l'action sociale prévoit les cas dans lesquels un professionnel est dispensé de son secret. ‘La dénonciation d'un sans-papiers ne figure pas parmi ces cas’, précise Me Eolas, interrogé par Le Monde. L’avocat a cherché en vain d'autres cas de dénonciation spontanée. ‘Jusqu'à présent, c'est l'inverse qui s'est produit : des assistantes sociales ont été poursuivies pour non-dénonciation. A Belfort, en septembre 2007, l'une d'elles fut gardée à vue pendant deux heures parce qu'elle refusait de dénoncer un étranger en situation irrégulière. Le procureur avait classé l'affaire sans suite’, écrit Le Monde.

Source: Walf (Sénégal)

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