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10/07/2008

CAMEROUN - Le sous-préfet de Balikumbat accusé de viol


Jean Claude Owoutou parle de manipulation mais des sources policières confirment l’existence d’une plainte.

La petite G., collégienne à Balikumbat, a-t-elle été violée mardi dernier par le sous-préfet de Balikumbat, Jean Claude Théophile Owoutou ? Le bouillant arrondissement du Ngoketunjia dans le Nord-Ouest a commencé à bruire dans les milieux de l’administration, comme dans une demeure de cette cité, de cette " nouvelle ", au point d’animer les conversations de l’élite du coin à Yaoundé et à Bamenda. Pourtant, l’affaire, si tant est qu’elle se confirmera, vient à peine de commencer. Une source familiale indique en effet que les parents se concertent encore pour que justice soit rendue à G., une élève de 5ème que les siens ont mis à l’abri des regards et des commentaires de l’entourage. " Nous nous sommes effectivement rendus à la gendarmerie et nous attendons que notre plainte soit prise en compte. C’est tout ce que nous pouvons vous dire pour le moment ", résume un des parents de l’enfant au centre du différend que nous avons joint au téléphone hier à Balikumbat.

De sources policières également, l’on apprend que le sous-préfet de Balikumbat a bien été mis en cause par une plainte appuyée par un certificat médical établi par les services médicaux publics de l’arrondissement. C’est une plainte qui a été diffusée auprès des autorités locales jusqu’au sous-préfet et qui a été transmise, indique enfin une source judiciaire, au tribunal de grande instance du Ngoketunjia à Ndop. La police judiciaire locale à Balikumbat n’attend donc plus que des instructions, pour " avancer, puisqu’il s’agit quand même du chef de l’arrondissement. "
Jean Claude Owoutou par contre tombe des nues en apprenant la nouvelle. C’est tout au moins une manipulation. Mieux, une cabale, dont il connaît bien les commanditaires, clame l’administrateur de Balikumbat. S’il est vrai que Balikumbat est réputé pour la violence de ses mœurs politiques –plusieurs affrontements politiques se sont soldées par des blessés et un mort, John Kohtem, militant du Sdf, assassiné en 2007 avant les législatives, ne s’agit-il point là d’une affaire de mœurs qui n’a rien à voir avec la gestion de la cité ?

Bagarre
Le sous-préfet répond : non. Et à ceux qui tireraient les ficelles dans l’ombre pour le déstabiliser, il commande de ne point utiliser des coups en dessous de la ceinture pour abattre quelque adversaire. Tout au plus, admet-il, s’il y a une jeune personne dans son environnement, c’est cette fille qui au téléphone ne semble rien comprendre à l’affaire. Il n’y a donc rien à signaler à l’hôtel particulier du sous-préfet de Balikumbat.
Et pourtant, les manipulateurs qu’ils pointent du doigt ne se sentent point embêtés. De sources diverses, l’on apprend en effet qu’il existe bien un conflit entre le sous-préfet et certain élu.

Et même que, indique une source proche du sous-préfet : " J’ai eu l’impression qu’il considérait que certaines personnes n’avaient pas de respect pour son autorité. Il a dû les dénoncer dans une lettre administrative de rappel à l’ordre. Cela a fait problème. Mais je ne puis vous dire si au-delà de cette bagarre de chefs, notre sous-préfet est mis en cause dans une telle affaire. Il n’y a que la personne du député [Emmanuel Banmi, ndlr] qui semblait poser poblème." " Il ne s’agit pas seulement d’une personne, mais de plusieurs membres de l’élite politique qui ont maille à partir avec lui [le sous-préfet]. Pourquoi faut-il mettre les deux problèmes dans le même sac ? Ce d’autant plus qu’il s’agit d’une récidive ? ", se demande par contre un haut fonctionnaire originaire de Balikumbat.

Source: Le Quotidien Mutations (Cameroun)

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