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28/07/2008

FRANCE - Un homme tué, un village soulagé


La mort d’un homme de 35 ans qui terrorisait les villageois a été accueillie avec soulagement par les habitants de Vezet. A l’ouest de Vesoul, au creux d’une vallée haute-saônoise, se nichent le petit village de Vezet et ses 180 habitants. Le 14 juillet, Frédéric Badet y a été découvert par sa mère, gisant sur le sol de la grange familiale. Son corps est meurtri de trois coups de couteau. Contre toute attente, la population ne s’émeut guère de cette disparition. La victime, 35 ans, était en effet peu appréciée. Avec une cinquantaine de délits à son actif et plusieurs condamnations, l’homme, déclaré handicapé à 80 %, était la bête noire du village. Les personnes susceptibles de lui en vouloir se comptaient par dizaines.

Pourtant, les investigateurs ont très vite été aiguillés par le témoignage d’un habitant qui affirmait avoir entendu un chien aboyer et des éclats de voix dans la nuit du drame. Charles Beau, jeune père de famille, électricien de profession, est alors placé en garde à vue. Ce dernier avoue immédiatement et raconte : dans la nuit du 13 au 14 juillet, alerté par des bruits suspects dans l’abri d’outillage de son voisin, il se lève, saisit un couteau et se rend sur les lieux. Il démasque Frédéric Badet en flagrant délit de vol. Ce dernier se dirige sur son visiteur et se serait empalé sur l’arme. Pour se dégager, Charles Beau administre deux nouveaux coups de couteau à l’assaillant. Frédéric Badet prend la fuite et ne saignera que quelques mètres plus loin. Sans se douter de la gravité des blessures, l’électricien retourne se coucher. Le lendemain, il apprend dans la presse qu’il a tué le trentenaire. Dans l’affolement, il décide de se taire, se débarrasse de l’arme du crime, des chaussures qu’il portait la nuit du meurtre, et attend.

Mais lors des auditions menées par les gendarmes, son attitude fébrile ne passe pas inaperçue. Placé en garde à vue mardi dernier, il craque. « Je regrette ce que j’ai fait, je n’avais pas l’intention de le tuer. » Il a depuis été placé en détention provisoire dans l’attente de son procès. Depuis, à Vezet, on déplore d’avantage le sort du meurtrier présumé que de la victime. Beaucoup s’accordent pour dire que la disparition de Frédéric Badet a permis le retour du calme dans le village. Certains s’en féliciteraient presque. Mais comme l’a rappelé le procureur de la République de Besançon, Alexandre Morod, « peu importe le passé de la victime, nous avons quelqu’un qui est mort ».

Source: France Soir

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