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02/07/2008

SENEGAL - 31 enfants de Ngagne Diaw suivis à l’hôpital de Pikine pour cause d'intoxication au plomb


Au service de pédiatrie de l’hôpital de Pikine, le spectacle est désolant. Une dizaine d’enfants y sont internés depuis mercredi dernier, dont un triplet de garçons âgés de 8 mois et un prématuré. Ils viennent tous de Ngagne Diaw, un quartier situé dans la localité de Thiaroye-sur-mer et sont victimes d’une intoxication au plomb.

Après la mort de 18 enfants, le plomb continue de rendre malades les populations de Ngagne Diaw, un quartier situé dans la localité de Thiaroye-sur-mer. Dans ce lot de malades, les enfants payent le plus lourd tribut. C’est ainsi que 31 d’entre eux, souffrant d’une intoxication au plomb, sont suivis à l’hôpital de Pikine, choisi par les autorités sanitaires du pays comme étant le centre de référence. Au service de pédiatrie de l’hôpital de Pikine, le spectacle est désolant. Une dizaine d’enfants y sont internés depuis mercredi dernier, dont un triplet de garçons âgés de 8 mois et un prématuré. ‘Ces enfants souffrent d’encéphalopathie, de diminution pondérale ou de lésions neurologiques dues au plomb’, diagnostique le Dr Aminata Sow, pédiatre et médecin traitant à l’hôpital de Pikine. Selon elle, une nette amélioration de leur état de santé a été constatée depuis leur hospitalisation.
Ces enfants seront traités par vague de cinq pendant cinq jours, avant d’être acheminés vers le Centre Ginddi sis au Front de terre, pour ne pas les replonger dans un environnement déjà minéralisé où ils risqueraient une nouvelle contamination. Ainsi en a décidé le ministre de la Santé et de la Prévention médicale qui était hier au chevet des enfants intoxiqués au plomb et internés à l’hôpital de Pikine. Le Docteur Safiétou Thiam effectuait une visite avec sa délégation à l’hôpital de Pikine, au quartier Ngagne Diaw et au centre Ginddi.

Entre 2007 et mars 2008, est survenu le décès mystérieux de 18 enfants qui souffraient de diarrhée et de vomissements noirâtres. La plupart de ces enfants venaient de la même localité, à savoir le quartier de Ngagne Diaw situé à Thiaroye-sur-mer. Les prélèvements de sang effectués par le Centre anti-poison de Dakar chez plus de 70 personnes, particulièrement les parents des enfants décédés, ont révélé un taux fort élevé de plomb. Ceci était lié à une activité lucrative qui consistait à extraire et récupérer le plomb contenu dans un ancien site de dépôt de batteries de véhicules. Ce plomb était vendu à des opérateurs indiens à 150 francs le kilogramme, informe un jeune du quartier de Ngagne Diaw. Selon lui, certains débrouillards pouvaient écouler quatre sacs au cours de la journée pour une bagatelle de 20 000 francs.

Aussi, l’activité de récupération du plomb ne laisse-t-elle personne sur la touche à Ngagne Diaw. Les femmes, même celles qui sont enceintes, plongent dans le plomb. Ainsi, elles n’hésitent pas à ramener chez elles du sable minéralisé en vue de le tamiser. Conséquence : des cas d’avortements peuvent subvenir lors des accouchements. ‘Même si ce n’est pas directement lié au taux élevé de plomb, le contraire n’est pas totalement exclu’, explique le Dr Marie Khémès Diouf de la Région médicale de Dakar.

Face à cette situation alarmante, l’Organisation mondiale de la Santé est venue à la rescousse du Sénégal pour l’aider à faire face à cette intoxication au plomb. C’est ainsi que des experts en toxicologie de l’Oms ont travaillé avec les agents du centre anti-poison de Dakar pour la prise en charge des malades. Pour leur part, les familles des enfants pris en charge ont adhéré aux mesures prises d’acheminer les enfants au centre Ginddi, une fois traités, pour ne pas les exposer à une nouvelle contamination au plomb. A l’hôpital de Pikine, les mamans des enfants internés respectent les consignes à l’heure des visites.

Source: Walf (Sénégal)

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