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28/07/2008

SENEGAL - Une tontine qui tourne mal - Ndèye détourne la caisse pour faire la « drianké »


La dame Ndèye C., gérante d'une tontine regroupant une cinquantaine de membres, a toujours bénéficié de la confiance de ses camarades. D'autant que depuis le début, elle a toujours fait preuve de loyauté et de probité vis-à-vis d'elles. Ndèye C. habite Pikine. Elle n'a jamais remis à une gagnante une somme incomplète. Brusquement, cette marque de droiture qu'on lui a toujours connue a commencé à céder le pas à des doutes auprès de ses camarades, à partir du mois de juin où elle est soupçonnée de pratiques peu orthodoxes.

Sur les conseils dangereux de ses voisines, elle prend sur elle d'utiliser l'argent issu de la tontine pour s'adonner au commerce. C'est ainsi qu'elle a commencé à se rendre dans la sous-région, notamment en Gambie et en Mauritanie où elle s'approvisionne en marchandises qu'elle va ensuite vendre au Sénégal.

Des membres de la tontine font partie de ses nombreuses clientes auprès de qui elle plaçait des marchandises. En fait, ce sont ces marchandises qui ont fini par éveiller les soupçons de ces femmes quant à une utilisation judicieuse des deniers issus de la tontine de la part de Ndèye C. Le 5 juin dernier, à l'issue du tirage, la nouvelle gagnante, Mary Faye, qui piaffait d'impatience de rentrer dans ses fonds, est sommée d'attendre un peu, « le temps que les membres de la tontine ne s'étant pas encore acquittées de leurs cotisations s'exécutent.

Pendant des jours, c'est cette même chanson qui est servie à Mary Faye. Jusqu'au cinq de ce mois en cours, date du nouveau tirage au sort du nouveau bénéficiaire. Contre toute attente, point de tirage. Alors qu'elles commencent à s'interroger sur les motifs du report de la date du tirage, ces femmes apprennent que même Mary Faye qui se trouve être la gagnante lors du dernier tirage n'a encore perçu un sou.

Elles foncent tout droit chez Ndèye, histoire de lui demander des comptes. Cette dernière qui revenait de voyage d'affaires, après avoir écouté les complaintes de ses camarades, n'a trouvé rien de mieux à leur dire que ce qui suit : « attendez que j'écoule ces marchandises d'abord avant de procéder au tirage ».

Des marchandises constituées de tissus et dont la valeur globale ne dépasse pas 200.000 francs Cfa. Après plus de vingt jours passés à attendre un tirage qui tarde à se réaliser, les femmes se résolvent à déposer plainte contre Ndèye C.

C'est devant les hommes de loi que celle-ci a clairement expliqué les choses en ces termes : « j'ai effectivement utilisé l'argent pour mon commerce, malheureusement, beaucoup de mes clients à qui je remettais de la marchandise à crédit sont de mauvais payeurs ». Autre chose à tenir en compte dans la faille de Ndèye C. : « parfois également, j'utilisais l'argent pour financer des cérémonies pour lesquelles je suis désignée marraine ».

Des aveux qui ont pour effet de lui ouvrir grandement les portes de la prison.

Source: Le Soleil (Sénégal)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

de toute façon au sénégal vu les temps il est dure de faire confiance au gens