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20/07/2008

CAMEROUN - Les enfants de la rue perçoivent l’impôt

Les petits commerces installés autour du stade Mbappé Leppé sont victimes des abus des jeunes délinquants. Les commerçants installés aux environs du stade Mbappé Leppé à Akwa connaissent de nouveaux " percepteurs d’impôts ". En plus d’être habitués aux menaces des agents de la Communauté urbaine de Douala qui les empêchent d’occuper les bordures des routes, ces jeunes se livrent à des pratiques qui inquiètent ces commerçants. Assis tout au long de la route, vendant des objets divers, et surtout des produits de grande consommation, ces commerçants avaient par ailleurs fait de ce lieu un petit marché qui attire pas mal de clients. Mais aujourd’hui, la cohabitation entre eux et ceux que l’on appelle communément " Nanga Boko " est devenue difficile. Ces enfants de la rue exigent en effet un paiement en espèces ou en nature aux commerçants et en cas de riposte, ces derniers sont dépouillés soit de la somme dont ils disposent, soit de leurs marchandises.

Pour faire peur aux commerçants qui se refusent de coopérer, ils brandisseent des couteaux. La petite Aicha, vendeuse de bâtons de manioc et de mets de pistache, est l’une de leurs victimes. " Un jour, quand je vendais encore aux alentours du cinéma le Wouri, j’ai eu la visite de ces Nanga. Je les ai servis comme les autres clients, sans toutefois savoir de qui il s’agissait. C’est en réclament mon argent, au moment où ils s’apprêtaient à partir, qu’ils ont sorti un couteau bien aiguisé en me menaçant. Et ils ont promis de me faire mal si je les suivais ", raconte la petite fille.

Malgré cette mésaventure qui a failli lui coûter la vie, Aicha ne s’est pas découragée, mais a simplement changé de lieu. " Depuis que je suis installée de nouveau, je n’ai pas encore été victime de la taxe ", affirme t-elle, toute émue.

Pour d’autres commerçants qui ne veulent pas être menacés par ces enfants, ils trouvent un terrain d’entente et cela peut se faire de différentes manières. " Petite somme de temps en temps, petit repas, etc ", indique Solange, vendeuse de fruits. " Je n’ai pas de problèmes avec les enfants de la rue et je n’ai pas non plus peur d’eux contrairement à mes collègues vendeuses. A mon arrivée, j’ai pris ces enfants comme les miens et ils m’ont accordé leur confiance même comme il ne faut pas toujours avoir confiance en eux", poursuit-elle.

" Si vous faites un tour à cet endroit vers 19heures, vous verrez qu’ils sont assis avec moi là et on se tape les divers ", affirme cette femme. A cet endroit, ils sont très peu nombreux qui ont pu se lier d’amitié avec les " Nanga Boko " comme Solange. D’autres par contre, sont des éternelles victimes, malgré les nombreuses plaintes formulées à l’endroit des autorités compétentes. En attendant, c’est la peur au ventre que ces commerçants continuent, malgré tout, à mener leurs activités.

Source: Le Quotidien Mutations (Cameroun)

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