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13/07/2008

MALI - Sur les rails Bamako-Dakar : L’épouse d’un gendarme sénégalais échappe à l’enfer

Il a fallu de peu pour que la dame Sogona N’Diaye, de nationalité sénégalaise, tombe dans l’enfer malien. Mais, comme dit l’autre : « Dieu ne laisse jamais mourir de faim les oiseaux du ciel. » Que s’est-il donc passé ?

Sogona N’Diaye est une commerçante qui voyage entre Dakar, le Togo via le Mali et le Burkina-Faso. Elle n’est pas à sa première expérience sur les rails. Dans la journée du 23 juin dernier, elle quitte Dakar avec sa marchandise à bord car en partance pour Bamako. Arrivée à Diboli sur le territoire malien, elle tombe dans les filets de la douane. Un contrôle de routine révèle dans ses affaires des irrégularités. Comme on pouvait s’y attendre les douaniers la dépouillent jusqu’au centime. La voyageuse n’avait plus d’argent sur elle pour faire face à d’autres frais. Elle téléphone alors à un enfant d’une de ses cousines à Sikasso pour lui venir au secours. Celui-ci la recommande à une de ses connaissances à Kayes en lui communiquant le numéro du portable de cette dernière. Sogona l’appelle pour lui expliquer sa misère et promet de l’appeler dès qu’elle arrive à Kayes. Chose promise, chose faite.

A son arrivée dans la ville des rails, Sogona tente de joindre son sauveur, mais en vain. Celui-ci avait mis son portable sur répondeur. Elle appelle à nouveau à Sikasso, on lui communique le numéro d’une jeune fille à Bamako, malheureusement, le téléphone portable de celle-ci était éteint. Sogona N’Diaye s’en remet à Dieu. En cours de chemin, le car qui la transportait avec plusieurs autres passagers tombe en panne à Diéma. La suite est pitoyable. C’est dans cette misère qu’un jeune homme du nom de Mohamed Touré, se disant originaire de Tombouctou, s’intéresse à elle. Il lui fait des petits gestes jusqu’au démarrage de leur car à bord duquel le jeune homme a pris place à côté d’elle. Ils causent alors jusqu’à Bamako où ils sont arrivés le mercredi 25 juin dernier aux environs de 15 heures.

Sogona tente de joindre vainement une certaine Nana. Son fameux bienfaiteur lui vient encore en aide. Mohamed Touré l’invite à aller chez un de ses parents, domicilié aux alentours de la gare ferroviaire. Celui-ci accueille tous les Nordistes de passage à Bamako jusqu’à la fin de leur séjour. Mohamed ne révèle jamais le titre de gardien de « son parent » à son accompagnatrice. La Sénégalaise ne sachant pas qu’elle a affaire à un délinquant, accepte l’offre. Mohamed Touré déclare en Sonrhaï au locataire des lieux qu’il est en partance pour Tombouctou en compagnie de son épouse et qu’ils passent la nuit chez lui pour continuer leur route le lendemain. Le vieux gardien les accueille, non pas qu’il connaît le jeune Mohamed Touré, mais du fait de leur appartenance ethnique.



Le délinquant prépare son coup d’Etat

Quelques minutes après leur installation chez le vieux gardien, Mohamed exprime son désir d’acheter quelques habits pour sa mère et son père à Tombouctou. Sogona ne doutant de rien, promet de lui vendre quelques-uns à 2000 FCFA l’unité pour femme et pour homme à 12500FCFA. Sans savoir que la stratégie du bandit était de voir le contenu de ses valises, la Sénégalaise a étalé toutes ses marchandises. Malgré des concessions faites par la commerçante, Mohamed n’a pu rien acheter. Sogona fait un tour au grand marché de Bamako où la cherté de la vie avait sombré commerçants et clients. Mohamed qui l’accompagnait en profite pour la convaincre de se rendre à Mopti pour mieux vendre ses habits.

L’appétit de la commerçante se réveille d’un coup. Elle abandonne le voyage du Burkina-Faso, sa destination initiale, au profit de la proposition du bandit. La nuit arrive. Le couple s’endort séparément. Tard, Mohamed tente d’enlever les affaires de Sogona pendant que celle-ci roupille profondément, pour dit-il, aller préparer le départ à la gare routière de Sogoniko. Le gardien refuse à cause de l’insécurité de plus en plus grandissante à Bamako. Le bandit ne peut mettre à exécution sa stratégie diabolique. Qu’à cela ne tienne, il ne démord pas.

Le lendemain, il se fait accompagner par Sogona à la gare routière de Sogoniko sur la rive droite, laissant derrière eux toutes leurs affaires chez le vieux gardien. Ils prennent des billets pour Mopti. Peu après, Mohamed abandonne son accompagnatrice à la gare sous prétexte d’aller chercher les bagages chez « son parent. » Le doute s’installe chez la Sénégalaise. Elle avait bien raison, car elle ne reverra plus son fameux bienfaiteur. Ce dernier avait ramassé toutes ses affaires pour disparaître à bord d’un taxi. Sogona reste à la gare routière de 8 heures à midi sans avoir la moindre nouvelle de l’enfant de la ville des 333 Saints.



La brigade de recherche de la police du transrail déchire le mystère du voleur


Le coup du voleur a failli rendre folle la dame Sogona N’Diaye. Pleurant à bouillantes larmes, elle se confie au poste de police de la gare routière. Les agents de ce poste de police ont procédé à des interpellations. Vu la complexité de l’affaire, les protagonistes ont été renvoyés au commissariat de police du transrail. Le contrôleur général de police Awa Sidibé saisie, informe son adjoint, le commissaire principal de police Djiriba Dembélé avant d’activer sa section de la brigade de recherche pilotée par l’inspecteur divisionnaire de police Cheick Oumar Diarra. Celui-ci et ses hommes ne sont pas allés par quatre chemins. Ils mettent aux arrêts le gardien chez lequel le délinquant et sa victime ont passé la nuit et un jeune homme qui a aidé Mohamed Touré à enlever les bagages de Sogona N’Diaye.

Cette stratégie porte fruit, car le taximan qui a conduit le voleur, ayant appris l’arrestation du vieux gardien, s’est vite transporté à la police pour offrir ses services aux éléments de la brigade de recherche. Il les a conduits devant une famille sise à Djélibougou en Commune I où il avait débarqué le suspect le jour de son forfait. D’enquête en enquête, l’inspecteur divisionnaire de police Cheick Oumar Diarra et ses éléments ont surpris Mohamed Touré en plein sommeil dans une piaule, avec à ses côtés les affaires intactes de la dame Sogona N’Diaye qu’il n’avait pas encore défaites. Conduit à la police, la victime a esquissé quelques pas de la Sabar tant elle n’en croyait pas ses yeux. Son visage sombre s’illumine aussitôt comme le lever du soleil.

Après les minutes de joie de Sogona, ses bagages lui ont été restitués en attendant de mettre son voleur à la disposition du procureur de la République près le tribunal de la Commune III qui décidera de son sort. C’est le lieu de féliciter le taximan dont le nom n’a pas été révélé, car, il faut le dire, il est à l’origine de l’exploit des policiers. Et si tout le monde faisait autant !

Source: Maliweb (Mali)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

pourquoi pas:)