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13/07/2008

MALI - Un ami du Président Français aux arrêts


Un monstre en escroquerie se faisant passer à la fois pour le Président malien de l’association des amis du Président Français Nicolas Sarkozy et chargé de projet sur l’immigration de l’Union Européenne et de l’Organisation pour la Culture, l’Education et l’Avenir des Nations (OCEAN), a été arrêté par la Brigade chargée de la protection des Mœurs et de l’Enfance pour escroquerie à grande échelle, dans la journée du 23 juin dernier. Des faux documents de plusieurs kilogrammes ont été découverts dans sa tanière sise à Hamdallaye ACI 2000 en Commune IV du district de Bamako, brisant du coup la stratégie de défense dont il s’apprêtait à mettre en branle pour échapper aux mailles de la justice.

Mamadou ou Mohamed Keita, c’est son nom. Il est président malien de l’association des amis du président Français Nicolas Sarkozy. Il est aussi chargé de projet sur l’immigration de l’Union Européenne et de l’Organisation pour la Culture, l’Education et l’Avenir des Nations (OCEAN) avec résidence à Bamako. A ce titre, il peut faire partir partout en Europe les candidats à l’immigration. Visiblement, ce réseau marchait à merveille pour Mohamed Keita. Il bâtit sa tanière à Hamdallaye ACI 2000 qui lui sert à la fois de bureau et de domicile. Ici, l’escroc convainc le premier venu. Bureau garni de documents administratifs, de cachets et autres qui n’ont rien à envier aux affaires d’un vrai diplomate en mission sur le sol malien.

Mais, le bandit ne savait pas que son malheur pouvait venir de là. Il y a de cela quelques mois, il rencontre les nommés Adama Coulibaly et Mamadou Coulibaly qui voulaient faire partir pour l’Espagne certains de leurs parents. Pour le premier, il s’agissait de son frère et pour le second, de son beau-frère. A la suite de leurs entretiens, il décline son titre aux deux visiteurs qui l’ont aussitôt cru. Il leur explique que son organisation devrait participer en Espagne à un grand forum dont le thème est : « Explication des méfaits de l’immigration à travers les pays européens. » Sur la liste des sept participants, il inscrit le nom des deux jeunes hommes sur la demande de visas au Consulat de France.

Mais, Mohamed Keita demande à chacun des deux hommes de verser la somme de 3.215.000FCFA représentant les frais des démarches, l’établissement de leur ordre de mission et autres, sans compter les frais de billet d’avion pour un montant de 520.000FCFA. Les parents des deux clients n’ont pas hésité à verser ces sommes faramineuses en cette période de calamité financière que connaît le tiers-monde malien. Mohamed Keita monte le dossier de ses deux clients avant de se présenter au Consulat Français. En un temps record, il décroche le visa. Ce n’est pas tout. L’escroc prend un billet d’avion pour chacun de ses « protégés » sur lequel on peut lire : « Bamako-Naïrobi-HongKong-Ukraine-Espagne.» Mais le hic, c’est que ce billet d’avion est l’aller simple.
Une ballade sur les tarmacs africains asiatiques et européens

Un mardi, cinq personnes contrairement à neuf, dont les frères des Coulibaly, ont pris le départ à l’aéroport international de Sénou en présence de leurs parents et de leur passeur Mohamed Keita, l’ami de Nicolas Sarkozy et le chargé de projets sur l’immigration de l’Union Européenne et de l’Organisation pour la Culture, l’Education et l’Avenir des Nations. Les voyageurs croyaient tous nager dans l’eldorado hispanique. Ils traversent tous les cieux excepté celui de HongKong.

A l’aéroport de cette ville, ils accrochent des agents du service de contrôle. Ceux-ci constatent que le retour ne figure pas sur les billets des cinq Maliens. Toute chose qui démontre le caractère immigrant de leurs propriétaires. La suite est alors connue. Les protégés de Mohamed Keita ne franchissent pas le ciel hongkongais. Comme on pouvait déjà l’imaginer, ils deviennent des colis vivants avec la mention « retour à l’envoyeur. » C’était le 5 juin dernier. Adama Coulibaly et Mamadou Coulibaly n’en croient leurs yeux. Ils approchent de nouveau Mohamed Keita. L’escroc ne frisonne d’un iota. Il leur offre une autre opportunité, car dit-il, un autre forum devrait se tenir dans le même pays.

Mais, il faut que chaque candidat lui paye la somme de 3 millions de FCFA. Ces derniers ne déclinent pas l’offre, mais, les choses ne seront pas comme la fois dernière. Ils exigent cette fois-ci à Mohamed Keita une garantie avant tout paiement. Car, les deux candidats avaient respectivement englouti 3.084.500FCFA et 3.215.000FCA dans leur premier voyage qui a échoué. L’escroc leur donne la photocopie d’une parcelle. Après vérification, le notaire des deux clients rejette ce document. C’est de là que la mère de Mohamed Keita entre dans la danse. Elle propose son terrain à usage d’habitation sis à Banankoroni sur la route de Sénou. Les Coulibaly exigent à nouveau la reconnaissance de ce terrain avec des techniciens. Face à cette exigence, Mohamed Keita pète les plombs. Visiblement en colère, il jure de ne plus se charger du voyage des deux clients en Espagne. Sans ajouter un quelconque désintéressement de ses victimes.
L’escroc préfère la prison au remboursement

Des jours passent sans que Mohamed Keita ne fasse signe à ses victimes. Ces dernières ont le sommeil perturbé. Car, ne sachant pas comment rentrer en possession de leur argent. Dans l’après-midi du lundi 23 juin dernier, vers 17 heures, Adama Coulibaly rencontre son escroc en ville. Il l’interpelle. Ayant constaté que Mohamed Keita joue au dilatoire, il téléphone au Commissaire divisionnaire de police Ami Kane, chargée de la Brigade des mœurs. Au même moment, Mohamed Keita se retire dans un coin pour téléphoner à la même policière pour expliquer sa version des faits. Peu de temps après, Mamadou Couliblay, une autre victime de Mohamed Keita, se joint à eux.

La rue n’étant pas le lieu approprié pour discuter de tel problème, la divisionnaire de police Ami Kane les invite dans son bureau. Les deux hommes se transportent à la Brigade des mœurs où chacun donne sa version des faits. L’étau se resserre de plus en plus autour du jeune Keita. Il est finalement mis aux arrêts pour les besoins de l’enquête. La Divisionnaire de police Ami Kane se fait épauler par son adjoint, le Commissaire principal de police Karamoko Diané pour faire la lumière sur cette affaire on ne peut plus gravissime. Au moment où les deux policiers instruisaient le dossier, un autre plaignant atterrit à la Brigade des mœurs. Il s’agit d’un Nigérian.

Mohamed lui avait pris la somme de 290.000FCFA pour la traduction d’un document en italien auprès d’une certaine Mme Dembélé en service au Consulat d’Italie au Mali. Selon des renseignements, la victime devait se rendre en Italie où résiderait sa femme depuis plusieurs mois. Interrogé sur ces faits, l’escroc n’a pas pu les nier. Les choses se compliquent pour le délinquant. Les enquêteurs organisent une perquisition à son domicile au cours de laquelle ils découvrent plusieurs documents composés des billets d’avion, de fausses cartes de réservation, des passeports et des ordres de mission de tout genre, le tout enfoui dans un sac. Les policiers saisissent ces documents pour toute fin utile. Pour l’escroc, le vin était alors tiré, il fallait le boire. Il explique toutes ses manœuvres dilatoires pour se faire de l’argent dans un pays où « le plus juste paye toujours le lourd tribut. »

Au moment où Mohamed s’apprêtait à se faire conduire devant le procureur de la République près le tribunal de la Commune III, d’autres victimes sortent la tête. Elles ont accompagné l’escroc au bureau du procureur de la République près ledit tribunal qui décidera de la conduite à tenir face à leur problème. Aux dernières nouvelles, les victimes de l’ami de Sarko se disputeraient le passage entre la Brigade des mœurs et le tribunal de la Commune III. Comme pour dire que les ravages du jeune Keita à travers la ville de Bamako sont énormes.

Source: Maliweb (Mali)

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