Code corrigé :

02/07/2008

SENEGAL - Viol et affaire de la mosquée - Le règlement définitif du conflit foncier demandé

Suite à une affaire de viol qui s'est produite dans l'enceinte même de la mosquée de Léona Champ des Courses de Rufisque, mettant en cause des éléments du Gmi chargés de sécuriser le lieu saint, la communauté mouride de Rufisque monte au créneau et demande aux policiers de quitter les lieux. Elle exige, dans le même temps, le règlement définitif du conflit foncier qui l'oppose aux riverains.

Les policiers sont coupables et ils doivent vider les lieux. C'est en substance ce que demande la communauté mouride de Rufisque qui dit n'avoir « plus confiance » aux éléments du Gmi accusés d'avoir abusé d'une fille, le 21 juin dernier, dans l'enceinte même de la mosquée mouride, sise à Léona Champ des Courses.

Dans une déclaration liminaire, les membres du Comité de suivi de Keur Serigne Touba, Léona Champ des Courses qualifient cet acte de « profanation » et parlent de manque de considération et de non respect à l'égard de la communauté mouride et de la banlieue. Cheikh Mbacké Guèye, le coordonnateur du comité, a indiqué qu'ils ont eu à faire face à « cette occupation de force » de l'une des chambres de la mosquée par une équipe de policiers.

Mais, au préalable, il avait été signifié aux forces de l'ordre de respecter « la discipline religieuse » et de ne guère fumer dans les lieux encore moins d'accepter la présence des filles. Et c'est à leur grande surprise que, le samedi 21 juin dernier, ces policiers ont été cités dans une affaire de viol. « Face à ces manquements, nous demandons (...) que les policiers libèrent la chambre qu'ils occupent », lancent les mourides de Rufisque qui ont fait face à la presse ce week-end.

Ce comité s'est également prononcé sur la question du foncier qui oppose les mourides aux riverains de la mosquée de Léona. Photos à l'appui, Cheikh Mbacké Guèye et ses camarades révèlent que les riverains continuent toujours les constructions dans l'enceinte de la mosquée, alors que celles-ci avaient été interdites par les autorités depuis les événements de juin 2005 qui s'étaient soldés par l'arrestation de seize « baye-fall ».

Très remontés contre ces « nouvelles constructions », les mourides ont brandi des éléments de preuve faisant du terrain de 9370 mètres carrés leur propriété légitime. Signé par Abdou Diouf et Habib Thiam, respectivement ancien président de la République et ancien Premier ministre, le décret 97-656, en date du 23 juin 1997, précise que ce terrain est immatriculé au nom de l'Etat « en vue de son attribution à la collectivité des mourides de Rufisque ».

Mais, faisant fi de cette mesure, les mourides accusent ceux qu'ils appellent les « occupants irréguliers » de continuer à empiéter sur la superficie du terrain. « Bien avant même que le décret ne sorte, une commission administrative avait, depuis 1978, accordé des permis d'occuper aux riverains. Et le site se situe à Arafat 2 », informe un membre du comité de suivi.

Plus grave, indiquent les mourides, certains des riverains auraient déjà construit leur maison sans y habiter. D'autres auraient tout simplement vendu ce terrain qui leur avait été cédé.

En conséquence, « nous demandons actuellement le règlement définitif du conflit foncier qui n'a que trop duré », indique Cheikh Mbacké Guèye.

Source: Le Soleil (Sénégal)

Aucun commentaire: