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20/07/2008

SÉNÉGAL - Pour aller en Europe, elle se fait avorter

Fatou Kiné, danseuse de profession, vit un jour la chance lui sourire lorsqu’une occasion d’aller en tournée en Europe se présenta. Unique soutien de sa mère, elle se voyait déjà gagner très bien sa vie en Allemagne grâce à son art. Mais une grossesse surgit, compromettant du coup son rêve. Le pire est que l’auteur de sa grossesse qui se trouve en Europe, a menacé de ne pas reconnaître l’enfant à venir, mais a aussi recommandé à la pauvre fille d’avorter. Garder l’enfant qui risque d’être sans père et dire adieu à une réussite sociale en Allemagne : tel est le dilemme de Fatou Kiné. Cogitant sur sa situation, dans la rue, elle fut abordée par une dame du nom de Seynabou Sarr, attirée par ses larmes. Alors, Fatou Kiné lui expliqua son projet sur le point de tomber à l’eau à cause d’une grossesse vieille de deux mois. « Elle m’a alors conseillé de faire un avortement », auprès d’une dame, raconte-t-elle à la barre. Mais pour cela, il lui fallait casquer, « je n’avais pas d’argent. Elle me conseilla de vendre mon téléphone portable neuf d’une valeur de 100.000 francs », ajoute-t-elle. Refusant de brader son appareil, elle réussit tant bien que mal à rassembler 50.000 francs qu’elle dit avoir remis à Seynabou Sarr. Et commença l’aventure périlleuse. Rendez-vous fut pris chez la dame Véronique Hodonou pour passer à l’acte. Cette dernière « m’a demandé de me déshabiller complètement, ensuite elle a introduit une feuille de « pofteun », je crois, dans mes parties intimes et beaucoup de coton. Avant que je ne rentre, elle m’avertit que j’aurai froid vers 19h. Mais je suis resté deux jours sans que rien ne se produise. Alors j’ai enlevé le coton, et le lendemain, j’ai abondamment saigné », raconte-t-elle. Perturbée par la tournure des choses, elle recontacte l’entremetteuse Seynabou Sarr, qui lui apprend que Véronique a voyagé. Alors elle se rend au Centre de santé Baudouin où elle est internée. Les spécialistes, après l’avoir consulté, se rendent alors compte qu’elle a subi un avortement qui a mal tourné. La police prévenue, la jeune fille ne tarde pas à conduire les policiers auprès de Seynabou Sarr et Véronique Hodonou. Prévenue d’avortement, Véronique révélera que Seynabou lui a remis juste 20.000 francs. Les 30.000 francs restants, elle les aurait empochés pour régler un problème, se rappelle Fatou Kiné qui se sent bernée dans cette histoire. A propos du délit, Véronique nie en règle, soutenant que Fatou Kiné se plaignait d’un retard de règles de… deux mois. Ce qui a paru bizarre au tribunal. D’autant plus que Véronique a comme occupation la vente de glaces. Seynabou Sarr, poursuivie pour complicité, tient la même version que sa co-prévenue. Mais le tribunal et le parquet ont eu du mal à croire que tout cet argent et toute cette détermination tournent autour d’une histoire de règles et de coton. Reconnaissant la culpabilité des trois prévenus, le procureur de la République a requis un an de prison pour chacun. L’avocat de Fatou Kiné Niang a mis cette affaire sur le compte des données socioéconomiques et l’envie de réussir de sa cliente. Il a sollicité le sursis, de même que les avocats de Seynabou Sarr et Véronique Hodonou. Le tribunal a mis son verdict en délibéré.

Source: Rewmi.com (Sénégal)

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