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20/07/2008

MALI - Boua mange le passeport de Safi

Il était presque 21h00 cette nuit à l’aéroport de Bamako Sénou, à quelques instants du vol de l’avion de Safi à destination de Paris. L’enthousiasme était à son comble surtout pour Safi qui avait longtemps rêvé de ce jour, d’être à Paris pour des vacances. Plus rien, en principe, ne devait empêcher ce voyage puisque toutes les formalités étaient remplies. C’était sans compter avec la détermination de Boua, qui, dès le départ était opposé à cette éventualité.

La période des vacances est mise à profit par les élèves et étudiants pour changer d’air. Comme bon nombre d’eux, Safi rêvait d’aller en France. L’occasion lui fut offerte mais c’était sans compter avec la jalousie de son copain Boua. Lequel avait peur de perdre sa copine, avec laquelle il avait de nombreux projets surtout de mariage.

Pourtant, il avait désormais adopté une attitude de résignation. Pour la confirmer, il était parti accompagner sa copine à l’aéroport. A peine arrivés, Boua et Safi s’étaient écartés des autres accompagnateurs pour un instant de solennité. Le couple se connaissait assez bien, presque cela faisait 7 ans qu’ils vivaient ensemble. Safi, quelque peu triste, tentait de consoler son futur époux en ces termes : «Ne soit pas triste, c’est tout juste pour deux mois. Je reviendrais dans peu de temps… ». Boua qui faisait semblant de coopérer, répondait : «Ne t’inquiète pas, j’avais eu un peu peur, mais à présent ça va… ».

Entre ces deux propos, Boua se saisit du passeport de Safi, il le feuillette à la page du visa et d’un geste décidé, il arrache deux pages. Il les met dans sa bouche et les broie. Stupéfaite, Safi crie : «Boua m’a tué, il a détruit mon passeport, il m’a tué… ».

Le petit groupe de parents qui, à quelques mètres du couple, fonce sur les jeunes gens. Au moment où on demande à Safi ce qui se passe, Boua s’applique à déchirer le reste du passeport resté entre ces mains. Après avoir compris ce qui se passait, l’un des grands frères de Safi n’avait pu s’empêcher d’envoyer son gendre au tapis à travers de violents coups de poings.

Le grand frère récupère le passeport détruit et s’exclame : «Mais qu’est-ce que cette histoire ? Pourquoi un tel égoïsme ?… ». Boua, qui était comme évanoui, continuait à gémir sur le gazon sous le regard stupéfait des autres.

A quelques minutes du départ de l’avion, afin de se rassurer, le père de Safi téléphone pour prendre des nouvelles. Il est horrifié d’apprendre ce qui s’est passé. Il décide alors d’arriver sur les lieux.

Boua qui avait tout suivi étant couché s’était décidé à fausser compagnie aux autres. Il se relève immaculé de sang pour joindre son ami qui l’attendait dans la voiture. Les deux jeunes qui avaient préparé leur complot, disparaissent aussitôt. Le père de Safi arrivé sur place transporte sa famille à la maison y compris Safi en larme. Elle est alors rassurée par son père qui lui promet de faire tout son possible pour qu’elle face ce voyage le plus tôt.

Trois semaines après, c’était à nouveau le départ, pour l’occasion vous pouvez imaginez l’état d’esprit des uns et des autres avant le départ.

Ainsi, le petit frère de Safi, dans la sérénité, avait blagué : « Safi, Boua est derrière toi, fait attention à ton sac… ». Elle avait sursauté tout en protégeant son sac à main sous le regard déterminé du reste du groupe dont le papa, qui n’avait pas apprécié la blague.

Safi était finalement partie à Paris, et comme l’avait soupçonné Boua elle risque de ne plus revenir.

En effet, les deux grandes sœurs de Safi qui vivent dans l’hexagone sont parties dans les mêmes conditions.

Source: Maliweb (Mali)

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