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02/07/2008

BURKINA - Marabout ou démarcheur ?


Mohammed Diallo est commerçant de son état dans la ville de Sya. Les affaires ne le réussissant pas, il décide de tenter l’aventure en Belgique. Nous sommes en mai 2007. Conscient du chemin de croix qui mène à l’obtention du visa, Mohammed Diallo, sur recommandation de sa belle-sœur, se confie à un marabout pour une éventuelle aide. Hamadé Ouédraogo qu’il s’appelle, lui signifie qu’il ne peut véritablement pas l’aider à obtenir le « précieux sésame » qui ouvre les portes de l’Europe.

Hamadé Ouédraogo fait donc appel à deux connaissances de Ouagadougou. Ces deux « personnes-ressources », à savoir Rachid Bayiré et Ismaël Moné vont user de leur génie, mais aussi d’escroquerie pour rouler Mohammed Diallo dans la farine. Montant estorqué : 1 878 000 FCFA. « Victime d’un coup fourré », comme il l’a clamé devant le tribunal, Mohammed Diallo a pu recouvrer 400 000 F CFA, une somme destinée à un échange en Euros. Il avait fini par soupçonner qu’on voulait le semer. « Une histoire interminable de manque de place pour le vol a attiré mon attention », a-t-il dit aux juges.

Très déçu, le plaignant réclame à son interlocuteur attitré dans l’affaire, Hamadé Ouédraogo, le reste de l’argent (1 478 000 F CFA) qu’il a dépensé pour divers documents (lettre d’invitation, billet d’avion…). En fait, Mohammed Diallo, après avoir exigé et perçu sans sourciller ses 400 000 F CFA à Ouagadougou des mains des deux « amis » de Hamadé Ouédraogo, n’a plus eu de leurs nouvelles. Ils ont pris la clé des champs. Très embarrassé, Hamadé Ouédraogo s’est ainsi engagé à rembourser la somme escroquée. Devant le tribunal, le prévenu et la victime se sont expliqués, mais bien des questions ont manqué de réponses. Accusé d’escroquerie, Hamadé Ouédraogo n’a pas reconnu les faits sur toute la ligne. Il a tenté de prouver sa bonne foi par moult explications. Se prononçant en définitive, le ministère public a estimé qu’aucune preuve n’établit la complicité de Hamadé Ouédraogo avec les deux compères de Ouagadougou. Ce faisant, le ministère public a demandé de relaxer le prévenu au bénéfice du doute. Le tribunal, en dernier ressort, a renvoyé l’affaire en délibéré au mardi 1er juillet 2008.

Source: Faso.net (Burkina-Faso)

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