Code corrigé :

20/07/2008

MALI - Le paradoxe du puits «miraculeux»


Les histoires de miracle, d’objets, ou d’animaux sacrés ont toujours fait l’objet de vifs débats dans les sociétés. Certains y croient fermement tandis que d’autres s’en moquent pour défaut de preuves palpables ou scientifiques.

De toute façon, les opinions divergent. Le puits «sacré» de M’Barampiella (commune de Koumadougou), situé à 8O kilomètres de la ville de Ségou a fait son temps.

Des mois après l’afflux de gens venus de toute la sous-région ouest africaine, le village est resté toujours dans une misère qui ne dit pas son nom. Les villageois eux-mêmes ne tarissent pas d’éloges pour vanter le miracle qu’aurait fait le puits «sacré». Retour sur les bons souvenirs du puits miraculeux de M’Barampiella.

Le samedi 12 juillet, nous sommes tombés sur le puits, lors d’une mission dans le cadre de l’ «Initiative Riz». Accompagnés par le maire Djily Samaké et le sous-préfet, Nampa Albert Sogodogo, nous avons fait escale aux abords du puits, une fierté des populations qui vivent dans les environs.

Selon la genèse du puits, narrée par le maire, c’est un berger qui en a fait la découverte. A en croire le maire de ladite commune, les animaux du berger ont toujours refusé de s’abreuver à l’eau que ce dernier les apportait. Ils préféraient aller s’abreuver à quelques encablures de la ferme, où se trouvait une fuite d’eau souterraine. Apres quelques temps, le berger s’est rendu compte que les maladies de ses caprins se guérissaient petit à petit.

Ainsi, la nouvelle s’est répandue dans le village et ses alentours, telle une traînée de poudre. L’un après l’autre, les habitants du village venaient boire, se laver, faire les ablutions avec l’eau du puits. Parce que, les premiers arrivants qui ont utilisé cette eau, auraient vu leurs problèmes résolus, les maladies guéries, les rêves devenus réalités.

Le maire, fait savoir que les gens venaient de Mauritanie, Burkina, Niger…. Juste pour boire, se laver et emporter l’eau du puits. Ce qui a fait que, le gros arbre sous lequel était la fuite d’eau transformée en puits par les patients et les touristes, n’a pas pu survécu.

En effet, toute l’argile a été emportée par les gens, et il ne restait plus que les racines de l’arbre en plein air. D’où la mort «prématurée» du pauvre arbre. Tandis que le trou de la fuite d’eau transformée en puits ressemble aujourd’hui à un cratère.

Aujourd’hui, il n’y a plus de flux de visiteurs ou de malades autour du puits. Si l’eau du « puits miraculeux » aurait fait du bien aux populations venues de divers horizons, les paysans du village de M’Barampiella, sont toujours au même stade de la misère. Raison pour laquelle, ils n’ont pas pu avoir du crédit auprès de la BNDA pour acheter les intrants agricoles. Grâce à l’Initiative Riz, le village connaîtra une relance dans l’agriculture.

Pourquoi n’y a plus d’afflux de visiteurs, de malades, autour du puits ? C’est la question tabou à M’Barampiella. Tout compte fait, la vie continue comme bien avant la découverte du puits. Si toute histoire a une fin, celle du puits sacré de M’Barampiella en a une dont des doutes subsistent à propos de la réalité du miracle. Encore le débat éternel !

Source: Maliweb (Mali)

Aucun commentaire: