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09/11/2008

MAROC: Le besoin qui détruit le foyer

Une fois par an, un ressortissant marocain établi en France, rendait visite à son épouse qui séjournait à Casablanca ou lui envoyait l’argent dont elle avait besoin. Il ignorait qu’elle avait d’autres besoins. À quel saint devait-il se vouer? L’information que lui avait communiquée sa mère, par téléphone, l’avait perturbé et l’avait rendu hors de lui. «Ta femme te trompe avec un jeune homme…», lui a-t-elle dit au téléphone.

Est-ce que cela est vrai? Si ce n’était pas sa mère qui lui a révélé ce secret, il pourrait douter. Elle ne pouvait pas lui mentir afin de détruire son foyer. D’abord, c’est elle qui lui a choisi son épouse. Cela remonte à cinq ans. Rongé par la solitude depuis plusieurs années, ce ressortissant marocain a pensé à se marier. En plus, il était déjà temps pour lui de fonder un foyer et d’avoir des enfants puisqu’il avait atteint son trente-quatrième printemps. Pourquoi ne pas choisir une Marocaine qui séjourne également en France pour qu’ils soient proches l’un de l’autre ? Non. Il pensait toujours choisir une femme qui vit au Maroc et qui ne pense jamais l’accompagner à l’autre rive de la Méditerranée.
Il a téléphoné à sa mère pour lui exprimer sa décision de se marier et l’a sollicitée de lui choisir sa future épouse. Nous sommes en été de l’année 2003. Ce MRE est retourné chez lui à Casablanca. Après avoir fait la connaissance de sa future épouse, il a célébré la nuit de noces en famille. «Je ne peux pas t’emmener avec moi en France…», a-t-il affirmé à son épouse qui rêvait de quitter le Maroc. Pourquoi ? Il lui a expliqué que ses conditions de vie en France ne le lui permettraient pas. La solution ? «Tu dois rester avec ma mère…», lui a-t-il répondu.
Pour elle, cette réponse ressemblait à une gifle. Il est retourné en France et est revenu au Maroc l’année suivante. L’été 2005, quand il l’a rejointe, pour la deuxième fois depuis leur mariage, elle lui a exprimé son désir de travailler. Parce qu’elle ne pouvait plus supporter de rester prisonnière entre quatre murs. Il lui a alors permis de travailler. C’est à ce moment qu’elle a entretenu une relation amoureuse avec un jeune homme. Depuis, elle passait même des nuits hors de chez elle. De bouche à oreille, sa belle-mère a été informée que sa belle-fille trompait son mari. Elle l’a avisé au téléphone. Sans informer quiconque, il est arrivé à Casablanca et a épié sa femme. Quand il a remarqué qu’elle s’apprêtait à rentrer au domicile où elle passait de bons moments avec son amant, il a alerté la police.
L’épouse et son amant ont été traduits devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca. Et malgré les interventions, le mari n’avait pas l’intention de se désister. Parce qu’il croyait qu’elle avait besoin uniquement d’argent et rien d’autre.

Par : Abderrafii ALOUMLIKI (Aujourd'hui Maroc)

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